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24 août 2017 Le 4 Août dernier, Alain Richard, un des tout premiers designers français, qui ont marqué de leurs créations la deuxième partie du XXe siècle, s’est éteint. Elève de René Gabriel, major de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs en 1949, fondateur de son bureau d’études dès 1952 avec son épouse créatrice de tissus Jacqueline Iribe, puis de sa propre Agence en 1971, Alain Richard s’imposera très vite comme l’un des plus brillants représentants de sa génération.
Le 4 Août dernier, Alain Richard, un des tout premiers designers français, qui ont marqué de leurs créations la deuxième partie du XXe siècle, s’est éteint. Elève de René Gabriel, major de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs en 1949, fondateur de son bureau d’études dès 1952 avec son épouse créatrice de tissus Jacqueline Iribe, puis de sa propre Agence en 1971, Alain Richard s’imposera très vite comme l’un des plus brillants représentants de sa génération.
Né en Bretagne, dans les Côtes du Nord, et amoureux de la mer et des bateaux, il rêve dans un premier temps d’une carrière dans la Marine Nationale, mais à la fin de ses études secondaires, il entre à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, à Paris.
Aux Art Décoratifs, son chef d’atelier n’est autre que René Gabriel, figure emblématique de l’esthétique de la Reconstruction et père spirituel de toute une nouvelle génération d’architectes. Entre eux, une relation quasi filiale s’établit et à son contact, il découvre que « sa véritable vocation est d’être architecte et architecte d’intérieur ». Major de sa promotion il rejoint l’agence de René Gabrielet mène avec son de nombreux projets d’appartements, de magasins et d’installations hôtelières. Sur sa planche à dessin il esquisse, à 25 ans à peine, le rêve d’un mobilier de qualité destiné à l’édition à l’heure où la France du début des années 50 considère encore le luxe comme pleinement lié à l’œuvre artisanale et unique.
René Gabriel meurt subitement en 1950 et Alain Richard se retrouve, selon son propre mot, « orphelin ». Il part pour les Pays-Bas où il intègre le Cabinet d’Hein Salomonson, l’un des jeunes collaborateurs de Le Corbusier à Paris. Fidèles à l’esprit de René Gabriel, les premiers meubles d’Alain Richard sont exposés au Salon des Arts ménagers. Cette production contient déjà les prémisses de ce qui sera le langage d’Alain Richard, fait d’un fonctionnalisme rigoureux comme réponse intellectuelle à un besoin spécifique, toujours servi par une esthétique sophistiquée, des proportions parfaites, des détails sur mesure et une qualité d’exécution irréprochable.
La galerie Pascal Cuisinier avait organisé la première exposition monographique en 2009 et possède une collection unique de ses meubles et luminaires. Elle prépare pour très bientôt une grande rétrospective et sans doute un second ouvrage monographique.
Ci dessous : selection d'oeuvres d'Alain Richard en images et suite de sa biographie.
A Paris, il fonde en 1952 son propre bureau d’études avec sa femme Jacqueline Iribe, créatrice de textiles d’ameublement dont le style résolument contemporain séduira la Maison Knoll International. Ses créations se démarquent de l’esthétique dominante et annoncent les partis pris de la décennie suivante.
Au Salon des Arts ménagers de 1954, il expose un ensemble très remarqué de chambre à coucher édité par Lavrieux : un soin tout particulier est porté à l’éclairage, en partie indirect ; les jeux de matériaux sont renforcés par des aplats de couleurs qu’animent les tissus de Jacqueline Iribe ; l’utilisation systématique des tubes métalliques peints en blanc pour les lampes comme pour les meubles apporte une fraicheur nouvelle à l’ensemble dont la modernité est encore appuyée par la présence d’agrandissements photographiques.
Alain Richard deviendra l’un des tout premiers designers français, incarnant cette nouvelle génération que Solange Gorse, rédactrice en chef de La maison Française, qualifiee alors de « génération des jeunes loups » au vu de son enthousiasme, de sa vitalité et de sa capacité à rivaliser avec les productions scandinaves ou américaines tout en conservant les qualités d’un style proprement français. Parmi ces « jeunes loups » : Pierre Guariche, Joseph- André Motte, Michel Mortier, André Monpoix, Antoine Philippon et Jacqueline Lecoq, René Jean Caillette, Pierre Paulin... Ils connurent la reconnaissance tout au long de trois décennies, mais s’effacèrent quelque peu de la mémoire collective dans les années 80-90 ; ils font désormais l’objet de redécouvertes à l’instar de Pierre Paulin.
Avec Pierre Paulin, Alain Richard est le designer de sa génération qui recevra le plus grand nombre de commandes du Mobilier National dans les années 70... Il est notamment chargé de l’aménagement de la préfecture des Hauts de Seine, des tribunaux de grande instance de Nanterre et d’Annecy, de la nouvelle Ambassade de France à Moscou, du ministère de l’eau et de l’énergie au Gabon, de la banque d’état du Cameroun, ainsi que de nombreux chantiers pour les ministères des affaires étrangères, de la Santé, des postes et des télécommunications, des Affaires Culturelles...
Il participe par ailleurs au chantier du réseau RER à Paris, notamment la station Auber.? A partir de 1977, il devient un spécialiste des musées : il en concevra une vingtaine. Parallèlement, il travaille pour des groupes hôteliers, des complexes de sports d’hiver, ainsi que pour la BNP qui lui confie des agences de prestige aux quatre coins du monde et sa nouvelle image de marque.
Aux affaires culturelles, auprès des élèves de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. Il continuera d’enseigner jusqu’à la n des années 70, accordant une grande importance à cette activité. En 1967, il est nommé membre de la commission d’études pour la création architecturale, au ministère des affaires culturelles, et devient, en 1969, membre du comité chargé de donner son avis sur les questions concernant la création dans le domaine des arts graphiques et plastiques et des rapports de l’état avec les artistes.
Parmi les récompenses, lui reviennent : le grand prix de l’exposition universelle de Bruxelles (1958), la médaille d’or de la Deutsche Handwerks Messe de Munich (1960), la médaille d’or de la S.E.A.I. pour les ensembles et l’architecture intérieure (1961), le prix René Gabriel (1964).
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