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Le camion-musée pour l’association MOMU et le Centre Pompidou va parcourir les territoires, en France ou à l’étranger, afin de toucher une grande diversité de publics, en particulier ceux qui n’ont pas l’habitude de fréquenter les musées. La dernière étude du ministère de la Culture montre, en plus d’une baisse générale de la fréquentation des musées en France depuis une dizaine d’années, que certaines catégories sociales ou les habitants de zones rurales ne vont pratiquement jamais voir une exposition. Le camion-musée s’adresse en particulier à eux, enfants et adultes qui n’ont pas l’habitude de franchir la porte des institutions culturelles.

Camion musée à Paris

Le camion-musée va parcourir les territoires, en France ou à l’étranger, afin de toucher une grande diversité de publics, en particulier ceux qui n’ont pas l’habitude de fréquenter les musées. La dernière étude du ministère de la Culture montre, en plus d’une baisse générale de la fréquentation des musées en France depuis une dizaine d’années, que certaines catégories sociales ou les habitants de zones rurales ne vont pratiquement jamais voir une exposition. Le camion-musée s’adresse en particulier à eux, enfants et adultes qui n’ont pas l’habitude de franchir la porte des institutions culturelles.

Ce projet de camion-musée pour l’association MOMU et le Centre Pompidou est née d’une collaboration entre les architectes Hérault Arnod et l’artiste Krijn de Koning. Le résultat est un camion-œuvre qui laisse toute leur place aux œuvres exposées, accrochées dans les conditions d’un petit musée. Il a été imaginé comme un outil multifonctionnel, simple et adaptable à différents usages.
Déploiement du camion Chaque fois que le camion arrive sur une place de village, un stationnement de périphérie, un parc ou tout autre espace public, son déploiement est un spectacle. Il s’inspire de l’architecture foraine, dans un autre registre plastique.
Les tiroirs latéraux sortent, puis plusieurs panneaux se déplient horizontalement et verticalement pour former une loggia à l’avant. L’escalier est mis en place. L’enseigne lumineuse, fixée à un mât télescopique et qui était repliée dans l’espace entre la remorque et le tracteur, monte et pivote au-dessus du camion.
Le volume basique du véhicule se transforme et s’ouvre, dévoilant un espace d’accueil ouvert en transition entre l’intérieur et l’extérieur.

Les trois espaces du musée : expérience de visite
Le musée comprend trois espaces : la loggia, la salle d’exposition et l’alcôve.
La loggia s’ouvre vers l’extérieur comme une scène de théâtre, et peut être utilisée pour divers usages. Sa fonction première est l’accueil du public, qui est reçu dans cet espace surélevé avant d’accéder à la salle d’exposition, au même niveau. Des vestiaires latéraux permettent de laisser son manteau, des éléments mobiliers permettent de s’assoir. C’est là qu’ont lieu les échanges avec les médiateurs, que les groupes attendent de pouvoir visiter l’exposition, à l’abri. Les travaux des enfants réalisés au cours des ateliers peuvent y être exposés. L’hiver, la loggia se ferme avec un rideau translucide pour protéger les visiteurs des intempéries.

La loggia, espace de médiation entre le musée et la ville, peut également être utilisée comme scène extérieure pour des performances ou des concerts, elle peut être fermée par un écran et se transformer en cinéma de plein air (rétroprojection depuis l’intérieur de la loggia). Surmontée des lettres « MUMO » découpées, dont le graphisme est facilement identifiable par les enfants, la loggia est une version minimaliste du stand de fête foraine.
Pour les personnes à mobilité réduite, un élévateur rangé sous la remorque est déployé à la demande, il donne accès à une porte latérale à côté de l’entrée principale.

La salle d’exposition est le cœur du dispositif, un espace épuré dans lequel les éléments techniques sont cachés afin d’éviter les perturbations visuelles et laisser toute leur place aux œuvres. Le volume est agrandi autant que possible, la surface proche du carré est de 35 m2. L’entrée se fait depuis la loggia, latéralement et non par l’arrière, ce qui permet de dégager une belle surface d’accrochage au fond du camion. Au plafond, la partie creuse centrale est masquée pour avoir une surface plane et lisse, l’éclairage et les grilles de ventilation sont intégrés. L’ensemble des parois et plafond sont blancs, le sol gris clair.
Les architectes ont recherché des conditions d’accrochage identiques à celles d’un musée, sans dispositif d’accroche apparent. La fixation des tableaux se fait directement dans les parois pourvue d’un système amortissant pour absorber les vibrations du camion et protéger les œuvres.
Au centre, trois meubles blancs sur une base carrée servent de socle pour des objets et de rangement. Deux d’entre eux sont fixes et intègrent des grilles de ventilation.

L’alcôve est l’espace surélevé en prolongement de la salle d’exposition. Il est plus étroit et son volume se prête moins à l’accrochage d’œuvres aux murs. C’est un lieu transformable qui peut être une salle de projection avec assises, accueillir des sculptures ou être une œuvre en soi, imaginé par Krijn de Koning.
L’œuvre de Krijn de Koning : mobilier et couleur
Le camion-musée est, au-delà de ses fonctionnalités, une œuvre picturale et sculpturale. La palette de couleur qui habille chaque face du camion a été définie par Krijn de Koning.
La couleur intérieure de la loggia se révèle lorsqu’elle se déplie : le rouge vif vient en contraste de la façade verte, mettant en valeur cet espace d’accueil ouvert vers l’espace public.
À l’intérieur, l’alcôve est également un espace coloré, ses faces sont de différentes nuances de vert, qui tranche avec le blanc de la salle d’exposition.
Le contraste de couleur entre les différents espaces accentue la différence de statut : les pièces en couleur sont des espaces en mouvement, mutables et reconfigurables ; la salle d’exposition, entièrement blanche, est un lieu de pose, de concentration, de contemplation et de calme.

Le mobilier prolonge ce travail sur la couleur. Les assises sont constituées de parallélépipèdes dont les faces sont peintes de différentes valeurs de rouge pour les éléments destinés à la loggia, de différentes valeurs de vert pour les éléments prévus pour l’alcôve. Dans la loggia, ils permettent aux visiteurs de s’assoir en attendant la visite.
Les volumes peuvent aussi se mélanger, créant des compositions aléatoires, à l’extérieur par exemple, pour permettre au public d’assister à une projection ou une performance dans la loggia.
Les cubes colorés se rangent verticalement au fond de l’alcôve. Ils forment alors un damier de couleurs aux multiples nuances qui peut se configurer de différentes manières. Ces blocs sont manipulés et utilisés selon les besoins, dans des agencements imprévus qui à chaque fois créent différentes compositions.