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« L’échapée »,  une ludo-mediathèque à Herblay

De 190 m2 à 2.200 m2, d’une bibliothèque à une ludo-médiathèque, le nouvel équipement culturel de la commune d’Herblay, inauguré le 5 septembre 2023, constitue pour les habitants une véritable révolution. Pour assurer la durabilité d’une adresse et la pérennité de son attractivité, L’atelier WOA a développé́ un projet ambitieux sur les aspects programmatiques, structurels et environnementaux…. Et clairement réussi. Dans un quartier qui ne devait contenir que des logements ou presque, le maire d’Herblay a pris le parti, à la fin de son premier mandat, de créer un équipement public. Trois ans après sa réélection, le voici livré.  A l’orée des champs et face à un ensemble résidentiel conçu par Nicolas Michelin, la nouvelle médiathèque affirme, dans la ville, de par ses proportions, son statut d’institution républicaine.
Il s’agissait  pour L’atelier WOA de créer un équipement généreux à la fois médiathèque et ludothèque. Plus largement, le bâtiment devait être en mesure d’accueillir des événements, des conférences, des concerts et des projections de film. Associer salle de lecture et salle de jeu à un auditorium n’est pas une situation conventionnelle. L’enjeu du projet était, entre autres, d’imaginer une interaction subtile entre ces deux composantes principales du projet.

L’approche de l’atelier WOA est, pour chaque projet, à la fois unique et profondément holistique. C’est une pratique où l’expertise technique et la sensibilité architecturale ne s’excluent pas, mais convergent dans la recherche d’un équilibre ‘juste’.

Une forme singulière.
Le projet présente deux pans inclinés créant, de part et d’autre de l’édifice, des émergences abritant les parties atypique de l’équipement : l’auditorium à l’est et les bureaux à l’ouest. Au centre, une vaste halle permet toutes les configurations possibles et promet une adaptation rapide face aux évolutions de la technologie mais aussi de la société.
Pour répondre aux objectifs d’une construction bas carbone, la structure réalisée en bois (épicéa) et pierre massive s’organise comme une succession de portiques d’une portée de 18 mètres.
Pour obtenir ce résultat, le nombre de solives est important. Cette stratégie permet de réduire l’épaisseur du complexe structurel de la toiture à 6 centimètres et d’assurer le maintien, par-dessus, de 30 centimètres de terre. Des éléments en béton ont été créés pour contreventer l’ensemble bâti.
La médiathèque émerge d’un parvis minéral. Pour ne pas accentuer l’impression monumentale, l’équipement se fait support de paysages. Ses importantes toitures inclinées sont l’occasion d’un traitement singulier puisqu’elles sont richement plantées. Visibles depuis les immeubles alentours, cette cinquième façade verte est aménagée comme un jardin avec notamment un cheminement piéton.
Côté champs, un jardin a été créé pour assurer l’intégration de l’édifice dans son environnement naturel. La médiathèque peut s’y ouvrir et les usagers s’y retrouver. Un amphithéâtre de verdure y côtoie un potager pour les enfants.

Ombre et lumière

Un bâtiment unique en son genre.
L’Atelier WOA a imaginé séparer le volume de la médiathèque et celui de l’auditorium de 120 places par une cloison acoustique de 18 mètres de long composée de 12 panneaux de 3,5 mètres de haut coulissant sur des rails. La proposition est audacieuse mais elle permet d’augmenter la surface de la médiathèque quand aucun film n’est projeté ou qu’aucune conférence n’est donnée. Les gradins ont été spécifiquement organisés pour offrir les sièges d’une salle de spectacle mais aussi, ici et là, les assises confortables d’un lieu de lecture. En tout, 2000 m2 de plan libre son offert à tous les citoyens de la commune d’Herblay.

Une résille métallique mise en œuvre sur les façades nord et sud, permet le long de la galerie extérieur de 3,5 mètres de profondeur qu’elle abrite, de créer des façades entièrement vitrées. La protection assurée par les panneaux perforés en aluminium thermolaqué tempère l’atmosphère de la médiathèque en plus d’assurer un effet d’ombre et de lumière digne d’un sous-bois. L’édifice peut alors prendre des allures d’agréable refuge lors de possibles épisodes caniculaires.